Je ne connaissais pas très bien la famille de M. Bernard, mais je connaissais son petit frère Marcel, le benjaminEN: YoungestES: Benjamín de la famille. Il avait travaillé des décenniesEN: DecadesES: Décadas dans l’un des derniers ateliers de France qui fabriquent des soldats de plombEN: LeadES: Plomo. Cette petite entreprise familiale, qui appartient à la famille Pibot, fonctionne toujours grâce aux collectionneurs du monde entier et aux musées qui peuplent leurs maquettesEN: ModelsES: Maquetas de ces petites personnes prêtes à prendre vie. C’est une des fiertésEN: PridesES: Orgullos de notre ville, car de nombreux touristes font un détourEN: DetourES: Desvío simplement pour les voir et observer leur fabrication dont les procédés ancestraux se sont transmis de génération en génération. Beaucoup de gens sont encore fascinés par ce que la main et l’ de l’être humain sont capables de faire, surtoutEN: Above allES: Sobre todo quand le monopole de la fabrication mondiale relève de l’uniformisation et de la productivité intensive.
Mon père m’y emmenait souvent lorsque j’étais enfant et j’adorais me devant les vitrinesEN: DetectiveES: Policíacas à la façon des figurines que je voyais et parcourirEN: DetectiveES: Policíacas de mes yeux les petits corps immobiles sur les champs de bataille. Chaque détail était pour moi un enchantement : les petites mains tenant les menusEN: SmallES: Delgados , les uniformes plissésEN: To creaseES: Arrugarse sous le feu de l’action, les genoux pliésEN: To bendES: Doblar menaçantEN: To threatES: Amenazar l’adversaire d’une attaque , mais ce que je préférais, c’étaient les chevaux cabrésEN: To rear upES: Encabritarse élancésEN: To set forthES: Lanzarse dans l’air, foulantEN: To beatES: Golpear de leurs sabotsEN: HoovesES: Cascos le sol terreuxEN: MuddyES: Terroso. J’imaginais la poussièreEN: DustES: Polvo s’élever autour d’eux, le hennissementEN: NeighES: Relincho du cheval résonner sur le champ de bataille, ce dernier se dresserEN: To standES: Alzarse pour partir au galopEN: GallopES: Galope contre l’ennemi, et enfin le soldat arborantEN: To displayES: Arbolar son épéeEN: SwordES: Espada pour se donner du courage et menerEN: To leadES: Llevar son armée à la bataille. C’était exaltant pour un enfant de mon âge dont les rêves se parentEN: To get themselves up inES: Adornarse de bravoure et d’aventures. L’imagination et la fantaisie des enfants ne connaissent pas de frontières entre le temps et l’espace, tout coexiste et se confondEN: To become mixedES: Fusionarse con, si bien que leur vie est une perpétuelle d’émerveillementEN: AmazementES: Admiración et de découverte.
La présence de Marcel chez M. Bernard ne me surprenait guèreEN: HardlyES: No mucho, car ils habitaient dans le même pâtéEN: BlockES: Cuadra de maisons et passaient beaucoup de temps ensemble. J’avais entendu dire par certains anciens que M. Bernard avait toujours été très protecteur avec Marcel, surtout depuis l’incidentC’est en réalité plus grave qu’un incident ! C’est une agression. de l’année 1958. Il faut que vous sachiez que dans sa jeunesse Marcel avait été un jeune garçon brillant. Il était le meilleur de sa classe et excellait dans toutes les matières, ce qui lui valait l’admiration du professeur et l’attention toute particulière du directeur de l’école. Plutôt introverti, il avait toujours le nez plongéEN: To bury yourself inES: Zambullirse dans les livres et passait ses récréationsEN: RecessesES: Reacreación dans la bibliothèque de l’école. Ses parents et son frère étaient très fiersEN: ProudES: Orgullosos de lui, car il allait être le premier de la famille à faire de grandes études. Tout le monde dans le village savait qu’un avenir prometteurEN: PromisingES: Prometedor se profilait à l’horizon pour le jeune Marcel. Mais sa timidité, son caractère réservé et sa présence silencieuse n’étaient pas du goût de certains de ses camarades qui voyaient plutôt son comportement comme étant taciturne et . Vous savez, il y a toujours certaines personnes qui, en réaction à leur incompréhension face à une situation ou à une personne, se sentent menacées et répondent par l’agressivité. C’est un raccourciEN: ShortcutES: Atajo qui demande peu d’efforts et de temps, et qui offre une paixEN: PeaceES: Paz illusoire et temporaire.
Une fois que j’étais assis au comptoirEN: CounterES: Barra du bar, les aciens m’avaient raconté à mi-voixEN: QuietlyES: A media voz qu’un groupe de gaminsEN: KidsES: Chicos voz avait suivi Marcel qui marchait seul sur le chemin du retour après l’école. Ils avaient commencé à lui crier des insultes tout en accélérant le pas. Une fois arrivés à sa hauteurEN: HeightES: Altura, agacésEN: AnnoyedES: Molestos par l’indifférence de Marcel, les ont commencé à le pousser, à vider son cartable sur le sol et à donner des coups de pieds dans ses cahiers dont les feuilles s’éparpillaientEN: To scatterES: Dispersar dans le vent. Marcel a bien essayé de s’enfuirEN: To run awayES: Huir, mais les gamins, qui étaient en nombre nettement supérieur, ont commencé à le rouer de coupsEN: To rain down blow uponES: Moler tout en riant à gorge déployéeEN: To roar with laughterES: Reírse mucho. L’un d’entre eux, plus excité que les aures par cet accès de violence, a pris une pierre de la taille d’un de confiture et l’a brutalement écraséeEN: To smashES: Aplastar sur le côté droit du visage de Marcel. Ce n’est qu’à la vue du flotEN: TorrentES: Torrente de sang que les gamins ont arrêté de le frapper et sont partis en courant. Par chance, Marcel a été retrouvé quelques minutes plus tard par un riverainEN: ResidentES: Lugareño.
Après cet incident, le jeune Marcel n’a plus jamais été le même. Il refusait de retourner à l’école de peur de croiser ses bourreauxEN: ExecutionersES: Martirizadores, il restait cloîtréEN: To cloisterES: Encerrar chez lui à lire et à observer par la fenêtre les jours passer. Malgré les tentativesEN: AttemptsES: Intentos de M. Bernard de connaître l’identité de ces agresseurs, Marcel ne les a jamais dénoncés au grand désarroiEN: DisarrayES: Desconcierto de sa famille. Il n’avait jamais été un garçon très loquace, mais il aimait parler avec sa famille des récits qu’il avait lus et de ce qu’il avait appris en classe une fois rentré de l’école, mais depuis cet incident, il s’était enfermé dans un mutisme immuableEN: UnchangeableES: Inmutable. Il avait même changé . Autrefois mince mais robuste, son corps s’était replié sur lui-mêmeEN: To fold awayES: Plegarse et avait gonfléEN: To swellES: Inflar. Vous savez, c’était comme si la tristesse et le désespoir avaient tellement grandi en lui qu’ils avaient ses organes, ses membres, jusqu’au point d’en déformer son corps.
Marcel est resté dans cet état plusieurs semaines jusqu’au jour où M. Bernard l’a emmené voir M. Pibot qui cherchait un apprenti pour travailler dans son entreprise. Personne ne sait réellement ce qui a été dit lorsEN: DuringES: Durante de cette rencontre ou ce qui a causé ce changement chez Marcel, mais en sortant de l’atelierEN: WorkshopES: Tallere, il avait trouvé une nouvelle passion, une activité à laquelle il y dévouerait corps et âme une grande partie de sa vie.
M. Bernard m’a raconté un jour, après quelques verres de vin rouge, que ce travail avait sauvé la vie de son frère et qu’il espérait au fond de lui que ce garçon studieux, curieux et avideEN: Eager forES: Ávido de connaissance vivait toujours dans le cœur de son petit frère, car a-t-il ajouté, c’était la personne la plus merveilleuse qu’il lui avait été donné de rencontrer au cours de sa vie et qu’il ne supporteraitEN: To bearES: Soportar pas l’idée qu’elle ait disparu à jamais. Je n’avais rien répondu à cela, j’avais simplement regardé le fondEN: BottomES: Fondo de mon verre carmin dont l’immobilité contrastait avec les battements de mon cœur.
Marcel me regardait de ses grands yeux noirs avec un sourire pincéEN: Pinched smileES: Sonrisa forzada. Contrairement à M. Bernard qui avait des yeux rieurs, le regard de Marcel était grave et empli de tristesse. Quand je lui ai demandé où était M. Bernard, Marcel m’a répondu d’une voix étonnamment douce qu’il avait dû aller rendre visite à sa belle-sœur, car il y avait eu un petit problème. Rien de grave, mais elle avait demandé à M. Bernard et à sa femme de venir le plus vite possible. Sa réponse avait été très et malgré mes questions, il est resté très vague sur le sujet. M. Bernard reviendrait dans quelques jours si tout allait bien et je ne devais pas me faire de mauvais sangEN: To worry yourself sickES: Atormentarse. J’ai donc pris le chemin de retour, confus et , mais avant de tourner le coin de la rue, je me suis retourné et j’ai vu Marcel me fixer de ses yeux noirs transperçants, planté devant la porte, les bras le long de son corps et son visage inerte.
Qu’est-il arrivé à la belle-sœur de M. Bernard ? Pourquoi Marcel avait-il été si vague à ce sujet ? Quand M. Bernard et sa femme reviendraient-ils ? Si tu veux connaître la suite de cette histoire, je t’invite à écouter le quatrième podcast de cette saison.
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L’attraction touristique de cette ville est un atelier où sont fabriqués les petits soldats de plomb.
Sa présence ne l’a pas surpris, car M. Bernard et son frère vivent dans le même pâté de maisons.
Marcel a été agressé par une bande de gamins. L’un d’entre eux l’a frappé au visage avec une pierre de la taille d’un pot de confiture.
Depuis cette agression, Marcel s’est renfermé sur lui-même (replié sur lui-même), il ne veut plus aller à l’école et il a même changé physiquement.
Marcel explique au narrateur que M. Bernard et sa femme ont dû aller chez la belle-soeur de Mme Bernard, car il y avait eu un petit problème. Il ajoute que ce n’est rien de grave et qu’ils devraient revenir très vite.