Evka Présente : Les mercredis soir

L’atelier des petits soldats de plomb

Les mercredis soirs
Les mercredis soirs
L'atelier des petits soldats de plomb
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L’atelier des petits soldats de plomb

Salut et bienvenue dans le troisième épisode de la série “Les mercredis soir” ! J’espère que tu vas bien et que tu es prêtJ’ai fait une erreur ! Il n’y a évidemment pas de liaison avec “s” ! à écouter la suite de cette histoire policière, car de nouveaux personnages vont faire leur apparition et semer le doute. Dans l’épisode précédent, François Dréno a été arrêté par la police et Madeleine a découvert, le lendemain, que l’épicerie de M. Bernard était fermée. Notre narrateur a donc décidé d’aller chez lui pour s’assurer que tout allait bien, mais la seule personne qu’il a vue était le frère de M. Bernard, Marcel.

Si tu veux apprendre le français, améliorer ton niveau et découvrir la culture française tout en t’amusant, tu es bien tombé. Je suis la personne qu’il te faut ! Mais avant de commencer, souviens-toi de t’aider de la transcription, car cela te sera utile pour le vocabulaire et tu pourras aussi identifier les liaisons que je fais.

C’est bon, on commence ? C’est parti !

Je ne connaissais pas très bien la famille de M. Bernard, mais je connaissais son petit frère Marcel, le benjaminEN: Youngest
ES: Benjamín
de la famille. Il avait travaillé des décenniesEN: Decades
ES: Décadas
dans l’un des derniers ateliers de France qui fabriquent des soldats de plombEN: Lead
ES: Plomo
. Cette petite entreprise familiale, qui appartient à la famille Pibot, fonctionne toujours grâce aux collectionneurs du monde entier et aux musées qui peuplent leurs maquettesEN: Models
ES: Maquetas
de ces petites personnes prêtes à prendre vie. C’est une des fiertésEN: Prides
ES: Orgullos
de notre ville, car de nombreux touristes font un détourEN: Detour
ES: Desvío
simplement pour les voir et observer leur fabrication dont les procédés ancestraux se sont transmis de génération en génération. Beaucoup de gens sont encore fascinés par ce que la main et l’ de l’être humain sont capables de faire, surtoutEN: Above all
ES: Sobre todo
quand le monopole de la fabrication mondiale relève de l’uniformisation et de la productivité intensive.

Mon père m’y emmenait souvent lorsque j’étais enfant et j’adorais me devant les vitrinesEN: Detective
ES: Policíacas
à la façon des figurines que je voyais et parcourirEN: Detective
ES: Policíacas
de mes yeux les petits corps immobiles sur les champs de bataille. Chaque détail était pour moi un enchantement : les petites mains tenant les menusEN: Small
ES: Delgados
, les uniformes plissésEN: To crease
ES: Arrugarse
sous le feu de l’action, les genoux pliésEN: To bend
ES: Doblar
menaçantEN: To threat
ES: Amenazar
l’adversaire d’une attaque , mais ce que je préférais, c’étaient les chevaux cabrésEN: To rear up
ES: Encabritarse
élancésEN: To set forth
ES: Lanzarse
dans l’air, foulantEN: To beat
ES: Golpear
de leurs sabotsEN: Hooves
ES: Cascos
le sol terreuxEN: Muddy
ES: Terroso
. J’imaginais la poussièreEN: Dust
ES: Polvo
s’élever autour d’eux, le hennissementEN: Neigh
ES: Relincho
du cheval résonner sur le champ de bataille, ce dernier se dresserEN: To stand
ES: Alzarse
pour partir au galopEN: Gallop
ES: Galope
contre l’ennemi, et enfin le soldat arborantEN: To display
ES: Arbolar
son épéeEN: Sword
ES: Espada
pour se donner du courage et menerEN: To lead
ES: Llevar
son armée à la bataille. C’était exaltant pour un enfant de mon âge dont les rêves se parentEN: To get themselves up in
ES: Adornarse
de bravoure et d’aventures. L’imagination et la fantaisie des enfants ne connaissent pas de frontières entre le temps et l’espace, tout coexiste et se confondEN: To become mixed
ES: Fusionarse con
, si bien que leur vie est une perpétuelle d’émerveillementEN: Amazement
ES: Admiración
et de découverte.

La présence de Marcel chez M. Bernard ne me surprenait guèreEN: Hardly
ES: No mucho
, car ils habitaient dans le même pâtéEN: Block
ES: Cuadra
de maisons et passaient beaucoup de temps ensemble. J’avais entendu dire par certains anciens que M. Bernard avait toujours été très protecteur avec Marcel, surtout depuis l’incidentC’est en réalité plus grave qu’un incident ! C’est une agression. de l’année 1958. Il faut que vous sachiez que dans sa jeunesse Marcel avait été un jeune garçon brillant. Il était le meilleur de sa classe et excellait dans toutes les matières, ce qui lui valait l’admiration du professeur et l’attention toute particulière du directeur de l’école. Plutôt introverti, il avait toujours le nez plongéEN: To bury yourself in
ES: Zambullirse
dans les livres et passait ses récréationsEN: Recesses
ES: Reacreación
dans la bibliothèque de l’école. Ses parents et son frère étaient très fiersEN: Proud
ES: Orgullosos
de lui, car il allait être le premier de la famille à faire de grandes études. Tout le monde dans le village savait qu’un avenir prometteurEN: Promising
ES: Prometedor
se profilait à l’horizon pour le jeune Marcel. Mais sa timidité, son caractère réservé et sa présence silencieuse n’étaient pas du goût de certains de ses camarades qui voyaient plutôt son comportement comme étant taciturne et . Vous savez, il y a toujours certaines personnes qui, en réaction à leur incompréhension face à une situation ou à une personne, se sentent menacées et répondent par l’agressivité. C’est un raccourciEN: Shortcut
ES: Atajo
qui demande peu d’efforts et de temps, et qui offre une paixEN: Peace
ES: Paz
illusoire et temporaire.

Une fois que j’étais assis au comptoirEN: Counter
ES: Barra
du bar, les aciens m’avaient raconté à mi-voixEN: Quietly
ES: A media voz
qu’un groupe de gaminsEN: Kids
ES: Chicos voz
avait suivi Marcel qui marchait seul sur le chemin du retour après l’école. Ils avaient commencé à lui crier des insultes tout en accélérant le pas. Une fois arrivés à sa hauteurEN: Height
ES: Altura
, agacésEN: Annoyed
ES: Molestos
par l’indifférence de Marcel, les ont commencé à le pousser, à vider son cartable sur le sol et à donner des coups de pieds dans ses cahiers dont les feuilles s’éparpillaientEN: To scatter
ES: Dispersar
dans le vent. Marcel a bien essayé de s’enfuirEN: To run away
ES: Huir
, mais les gamins, qui étaient en nombre nettement supérieur, ont commencé à le rouer de coupsEN: To rain down blow upon
ES: Moler
tout en riant à gorge déployéeEN: To roar with laughter
ES: Reírse mucho
. L’un d’entre eux, plus excité que les aures par cet accès de violence, a pris une pierre de la taille d’un de confiture et l’a brutalement écraséeEN: To smash
ES: Aplastar
sur le côté droit du visage de Marcel. Ce n’est qu’à la vue du flotEN: Torrent
ES: Torrente
de sang que les gamins ont arrêté de le frapper et sont partis en courant. Par chance, Marcel a été retrouvé quelques minutes plus tard par un riverainEN: Resident
ES: Lugareño
.

Après cet incident, le jeune Marcel n’a plus jamais été le même. Il refusait de retourner à l’école de peur de croiser ses bourreauxEN: Executioners
ES: Martirizadores
, il restait cloîtréEN: To cloister
ES: Encerrar
chez lui à lire et à observer par la fenêtre les jours passer. Malgré les tentativesEN: Attempts
ES: Intentos
de M. Bernard de connaître l’identité de ces agresseurs, Marcel ne les a jamais dénoncés au grand désarroiEN: Disarray
ES: Desconcierto
de sa famille. Il n’avait jamais été un garçon très loquace, mais il aimait parler avec sa famille des récits qu’il avait lus et de ce qu’il avait appris en classe une fois rentré de l’école, mais depuis cet incident, il s’était enfermé dans un mutisme immuableEN: Unchangeable
ES: Inmutable
. Il avait même changé . Autrefois mince mais robuste, son corps s’était replié sur lui-mêmeEN: To fold away
ES: Plegarse
et avait gonfléEN: To swell
ES: Inflar
. Vous savez, c’était comme si la tristesse et le désespoir avaient tellement grandi en lui qu’ils avaient ses organes, ses membres, jusqu’au point d’en déformer son corps.

Marcel est resté dans cet état plusieurs semaines jusqu’au jour où M. Bernard l’a emmené voir M. Pibot qui cherchait un apprenti pour travailler dans son entreprise. Personne ne sait réellement ce qui a été dit lorsEN: During
ES: Durante
de cette rencontre ou ce qui a causé ce changement chez Marcel, mais en sortant de l’atelierEN: Workshop
ES: Tallere
, il avait trouvé une nouvelle passion, une activité à laquelle il y dévouerait corps et âme une grande partie de sa vie.

M. Bernard m’a raconté un jour, après quelques verres de vin rouge, que ce travail avait sauvé la vie de son frère et qu’il espérait au fond de lui que ce garçon studieux, curieux et avideEN: Eager for
ES: Ávido
de connaissance vivait toujours dans le cœur de son petit frère, car a-t-il ajouté, c’était la personne la plus merveilleuse qu’il lui avait été donné de rencontrer au cours de sa vie et qu’il ne supporteraitEN: To bear
ES: Soportar
pas l’idée qu’elle ait disparu à jamais. Je n’avais rien répondu à cela, j’avais simplement regardé le fondEN: Bottom
ES: Fondo
de mon verre carmin dont l’immobilité contrastait avec les battements de mon cœur.

Marcel me regardait de ses grands yeux noirs avec un sourire pincéEN: Pinched smile
ES: Sonrisa forzada
. Contrairement à M. Bernard qui avait des yeux rieurs, le regard de Marcel était grave et empli de tristesse. Quand je lui ai demandé où était M. Bernard, Marcel m’a répondu d’une voix étonnamment douce qu’il avait dû aller rendre visite à sa belle-sœur, car il y avait eu un petit problème. Rien de grave, mais elle avait demandé à M. Bernard et à sa femme de venir le plus vite possible. Sa réponse avait été très et malgré mes questions, il est resté très vague sur le sujet. M. Bernard reviendrait dans quelques jours si tout allait bien et je ne devais pas me faire de mauvais sangEN: To worry yourself sick
ES: Atormentarse
. J’ai donc pris le chemin de retour, confus et , mais avant de tourner le coin de la rue, je me suis retourné et j’ai vu Marcel me fixer de ses yeux noirs transperçants, planté devant la porte, les bras le long de son corps et son visage inerte.

Qu’est-il arrivé à la belle-sœur de M. Bernard ? Pourquoi Marcel avait-il été si vague à ce sujet ? Quand M. Bernard et sa femme reviendraient-ils ? Si tu veux connaître la suite de cette histoire, je t’invite à écouter le quatrième podcast de cette saison.

Et enfin si tu veux écouter plus de podcasts et avoir accès à plus de matériel pour apprendre à parler français, va vite sur : frrrancais.com. Français avec 3 (trois) “r”. Tu peux aussi me retrouver sur les réseaux sociaux pour suivre l’actualité de mes publications et renforcer tes connaissances en français ! Je te dis à très vite pour un nouveau podcast.

Questions de compréhension

Clique pour voir la réponse.

L’attraction touristique de cette ville est un atelier où sont fabriqués les petits soldats de plomb.

Sa présence ne l’a pas surpris, car M. Bernard et son frère vivent dans le même pâté de maisons.

Marcel a été agressé par une bande de gamins. L’un d’entre eux l’a frappé au visage avec une pierre de la taille d’un pot de confiture.

Depuis cette agression, Marcel s’est renfermé sur lui-même (replié sur lui-même), il ne veut plus aller à l’école et il a même changé physiquement.

Marcel explique au narrateur que M. Bernard et sa femme ont dû aller chez la belle-soeur de Mme Bernard, car il y avait eu un petit problème. Il ajoute que ce n’est rien de grave et qu’ils devraient revenir très vite.

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