Evka Présente : Les grands classiques du XIXe siècle

La Mare au Diable : 1ère partie

Les grands classiques du XIXe siècle
Les grands classiques du XIXe siècle
La Mare au Diable : 1ère partie
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La Mare au Diable : 1ère partie

Note : Les définitions des mots sélectionnés dans cet extrait proviennent, pour la plupart, du dictionnaire de l’Académie Française.

Salut et bienvenue dans la série “Les grands romans du XIXe siècle” ! Aujourd’hui j’ai choisi pour toi un extrait du roman La Mare au Diable de George Sand. Pour ton information, George Sand n’est pas un homme mais bien une écrivaine qui adopte ce pseudonyme masculin en 1829. Son vrai nom ? Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil. Le roman dont est tiré l’extrait traite principalement de deux personnages : Germain et Marie. Germain est veuf et veut trouver une épouse pour s’occuper de ses enfants orphelins et Marie se loue comme bergère dans une ferme des Ormeaux. Ce roman champêtre est un éloge de la vie rurale et de ceux qui travaillent la terre, mais aussi une invitation à reconnaître la beauté dans la simplicité.

Si tu veux apprendre le français, améliorer ton niveau et découvrir la culture française tout en t’amusant, tu es bien tombé. Je suis la personne qu’il te faut ! Mais avant de commencer, souviens-toi de t’aider de la transcription, car cela te sera utile pour le vocabulaire et tu pourras aussi identifier les liaisons que je fais.

C’est bon, on commence ? C’est parti !

Je venais de regarder longtemps et avec une profonde mélancolie le laboureur d’HolbeinDescription :
La danse de mort : le Laboureur. Hans Holbein (allemand, 1497/98-1543). Gravure sur bois
, et je me promenais dans la campagne, rêvant à la vie des champs et à la destinée du cultivateur. Sans doute il est lugubreDéfinition :
Qui évoque le deuil et la mort, qui marque ou inspire une sombre tristesse.
de consumer ses forces et ses jours à fendreDéfinition :
Provoquer une ou plusieurs fentes ou fissures dans un corps, une matière, etc.
le seinDéfinition :
L’intérieur de quelque chose.
de cette terre jalouse, qui se fait arracher les trésors de sa fécondité, lorsqu’un morceau de pain le plus noir et le plus grossierDéfinition :
Qui manque de finesse, de délicatesse ; qui est d’une qualité commune.
est, à la fin de la journée, l’unique récompense et l’unique profit attachés à un si dur labeur. Ces richesses qui couvrent le sol, ces moissonsDéfinition :
Récolte des blés et autres céréales ; le produit de cette récolte.
, ces fruits, ces bestiaux orgueilleux qui s’engraissentDéfinition :
Faire devenir gras.
dans les longues herbes, sont la propriété de quelques-uns et les instruments de la fatigue et de l’esclavage du plus grand nombre. L’homme de loisir n’aime en général pour eux-mêmes, ni les champs, ni les prairies, ni le de la nature, ni les animaux superbes qui doivent se convertir en pièces d’or pour son usage. L’homme de loisir vient chercher un peu d’air et de santé dans le séjour de la campagne, puis il retourne dépenser dans les grandes villes le fruit du travail de ses vassauxDéfinition :
T. de Féodalité. Celui, celle qui relevait d’un seigneur à cause d’un fief et qui lui devait foi et hommage.
.

De son côté, l’homme du travail est trop accablé, trop malheureux, et trop effrayé de l’avenir, pour jouirDéfinition :
Profiter de quelque chose, goûter le plaisir d’une situation, l’agrément d’un état, etc.
de la beauté des campagnes et des charmes de la vie rustique. Pour lui aussi les champs dorés, les belles, les animaux superbes, représentent des sacs d’écusDéfinition :
Anciennement. Pièce de monnaie en or, puis en argent, qui portait pour signe distinctif un écu.
dont il n’aura qu’une faible part, insuffisante à ses besoins, et que, pourtant, il faut remplir, chaque année, ces sacs maudits, pour satisfaire le maître et payer le droit de vivre parcimonieusementDéfinition :
Sans largesse ; chichement, de façon mesquine.
et misérablement sur son domaineDéfinition :
Propriété foncière d’une assez vaste étendue.
.

Et pourtant, la nature est éternellement jeune, belle et généreuse. Elle verse la poésie et la beauté à tous les êtres, à toutes les plantes, qu’on laisse s’y développer à souhait. Elle possède le secret du bonheur, et nul n’a su le lui ravir. Le plus heureux des hommes serait celui qui, possédant la science de son labeur, et travaillant de ses mains, puisantDéfinition :
Aller chercher ce dont on a besoin, ce qui fait défaut ; emprunter, tirer.
le bien-être et la liberté dans l’exercice de sa force intelligente, aurait le temps de vivre par le cœur et par le cerveau, de comprendre son œuvre et d’aimer celle de Dieu. L’artiste a des jouissances de ce genre, dans la contemplation et la reproduction des beautés de la nature ; mais, en voyant la douleur des hommes qui peuplent ce paradis de la terre, l’artiste au cœur droit et humain est troublé au milieu de sa jouissanceDéfinition :
Satisfaction des sens ; extrême plaisir affectif ou intellectuel.
. Le bonheur serait là où l’esprit, le cœur et les bras, travaillant de concertDéfinition :
Loc. adv. De concert, d’un commun accord, en s’entendant pour une action commune.
sous l’œil de la Providence, une sainte harmonie existerait entre la munificenceDéfinition :
Disposition qui porte à faire de grandes libéralités ; grandeur dans la générosité, éclat dans la façon de donner.
de Dieu et les de l’âme humaine.

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